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Le Monde des Religions : Pourquoi l’homme continue-t-il à manger de la viande ?

  • Photo du rédacteur: Youna RIVALLAIN
    Youna RIVALLAIN
  • 23 avr. 2020
  • 2 min de lecture

Pour la philosophe Florence Burgat, l’alimentation carnée serait liée à une obsession humaine de se dissocier des animaux. DansL’Humanité carnivore*, elle interroge les mythes et rituels liés à la consommation de viande et plaide pour une « humanité végétarienne ».



La chasse, et a fortiori l'alimentation carnée, sont-elles pour l'homme une façon de se placer comme « maître et possesseur de la Nature » et de se différencier de l'animal ?

Il faut replacer la question de l'alimentation carnée dans un contexte historique, géographique et démographique. Aujourd'hui, nous n'avons plus besoin de tuer des animaux pour vivre, nous nourrir, nous vêtir, etc. Nous avons le choix, nous ne nous sommes plus dans l'optique de la survie. C'est à partir du moment où l'homme tue des animaux pour des motifs différents de la nécessité que la question de l'alimentation carnée devient une question philosophique, voire métaphysique.


Trois champs de la pensée opèrent une coupure radicale entre humains et animaux. Il s'agit de la religion, de la philosophie et du droit. Cette division s'accompagne du droit des uns sur les autres. Or, il n'allait pas de soi que le législateur place les animaux du côté des choses ! Il serait plus conforme à la nature des animaux d’être placés du côté des personnes, puisque le droit divise le monde en deux parties : les personnes et les choses. Il s’agit donc d’une décision métaphysique, qui n'est pas fondée sur les connaissances ou l'observation du comportement animal, mais bien sur une volonté qui instaure le droit des humains à disposer des animaux comme d'une matière première. En ce sens, l'alimentation carnée serait liée à cette obsession humaine de se dissocier des animaux par leur appropriation violente, massive, radicale.


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© 2020 par Youna.

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