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Critique : Que la bête meure

  • Photo du rédacteur: Youna RIVALLAIN
    Youna RIVALLAIN
  • 23 avr. 2020
  • 1 min de lecture

La Vie aime : passionnément



Sur les rochers finistériens, un petit garçon, ciré jaune et cheveux dorés comme la paille. Sur la route côtière, une mustang, lancée à vive allure. Dans le bourg désert d'Argol, c'est la collision, qui n'a pour seul témoin que les vieilles pierres de l'enclos paroissial. Le chauffard ne s'arrête pas, laissant la tête blonde tachée de sang inerte sur les pavés. Ce petit garçon est celui de Charles Thénier (Michel Duchaussoy), écrivain parisien et veuf. Sans témoin ni indice, difficile de retrouver le coupable...« Autant chercher une aiguille dans une meule de foin ! », résument les gendarmes au père endeuillé. Rongé par la douleur et uniquement animé par l'énergie de la vengeance, Charles Thénier entreprend de faire justice lui-même : il trouvera cette voiture et tuera son conducteur. Par hasard, l'auteur retrouve la trace de l'actrice Hélène Lanson (Caroline Cellier), passagère de la voiture lors du drame. Devenu son amant, il se rapproche de sa cible. Sentiments, indices, mobiles... l'auteur écrit son plan méticuleux et réglé comme une horloge dans un mystérieux carnet noir. Les plans, les dialogues, la musique, le jeu des acteurs... tout dans cette oeuvre est intelligent, réfléchi. Du thème de l'éternel duel noué par la vengeance, Chabrol tire un film précis et brillant aux allures de tragédie grecque, véritable modèle du genre. À travers Que la bête meure, c'est toute la réflexion cinématographique de Chabrol qui s'exprime, notamment sur la manière de mener la narration. Le tout est filmé dans le cadre exceptionnel de la presqu'île de Crozon, dans le Finistère. Un chef-d'oeuvre.

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© 2020 par Youna.

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